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Amani

 

Avec plusieurs années à mon actif en tant qu’auxiliaire, j’ai beaucoup de belles histoires à raconter. Mais une histoire qui résonne pour moi est celle de l’arrivée d’Amani dans ma classe de maternelle en plein milieu de l’année scolaire. Sa famille venait de s’installer au Canada, il était jeune, sans connaissance de son nouveau milieu de vie, ni même de la langue française! Au tout début, j’ai appris à dire quelques mots clés dans sa langue et nous avons créé notre façon de communiquer, où les gestes étaient à l’honneur! Je consultais souvent une liste des principaux mots en swahili¹ servant aux échanges de base. Amani était très doux, il était sage et avait soif d’apprendre. J’ai abordé mon travail auprès de lui comme un petit défi, puisque c’était tout nouveau pour moi, et nous avons passé de très beaux mois à apprendre ensemble.

C’était un défi de commencer au tout début de l’apprentissage scolaire avec lui, et j’ai développé des stratégies pour l’aider dans son cheminement. Nous

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jouions à des jeux en apprenant des mots ici et là. Je lui lançais la balle et, parce qu’il était en mouvement, il ne se rendait pas compte qu’on était en train de compter et de réciter l’alphabet en même temps! Il m’a expliqué une fois que l’école pour lui,

dans son pays d’origine, c’était beaucoup plus actif que de demeurer assis comme dans notre école.

Je lui ai enseigné comment jouer à des sports d’ici qu’il ne connaissait pas comme le soccer (et comment ne pas toucher au ballon), le hockey et jouer à la tague. J’ai vitement réalisé qu’il adorait jouer au hockey!! J’ai donc utilisé ceci comme une de ses récompenses. Les temps de travail en classe étaient suivis de périodes de hockey dans un petit coin du gymnase. On s’adapte pour motiver!

C’était beau de voir sa réaction à l’arrivée de l’hiver et à tout ce que cette saison comporte de plaisirs! Quelle merveille!!

J’ai appris beaucoup de mon ami cette année-là! J’ai appris à être flexible et à modifier mes techniques d’enseignement pour m’adapter aux besoins des élèves. Avant la pandémie, il y avait de plus en plus de ces élèves venant d’ailleurs et ils nous arrivaient souvent sans beaucoup d’avis! À titre d’auxiliaire, chaque année est différente et on ne sait jamais à quoi s’attendre, mais quelles belles surprises nous sont offertes! Amani a changé d’école l’année suivante, mais encore aujourd’hui, je pense souvent à lui, et j’espère qu’il vit bien ses aventures dans sa nouvelle école! J’espère que lui aussi a appris de moi!

¹ Le swahili est parlé entre autres en Afrique de l'Est, notamment en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie, au Rwanda et au Burundi. (Source : Wikipédia)

L’auteure est auxiliaire dans une école urbaine de la DSFM (Division scolaire franco-manitobaine) à Winnipeg, au Manitoba, Canada, depuis 11 ans.

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Tous les textes sont révisés.

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