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Patricia Kumbakisaka va représenter le Canada à l’Assemblée des jeunes au mois d’août 2022, à New York. Elle fera ainsi partie d’une délégation de jeunes Canadiens qui s’unira aux représentants de plus de 100 pays pour former un réseau international de jeunes leaders et d'acteurs du changement. En attendant la venue de cet événement, Patricia a gracieusement répondu à nos questions sur le parcours qui l’y a menée.

Langues parlées

Vous avez dit avoir fait l’école primaire en Grèce, jusqu’à la moitié de la 5ᵉ année. Où avez-vous poursuivi votre école primaire?

Nous avons déménagé à Winnipeg, dans la province du Manitoba au Canada, en février 2000, quand j’avais à peu près 10 ans et je suis allée à la Princess Margaret School, une école primaire anglophone pour y terminer ma 5ᵉ année. J’avais suivi des cours d’anglais en Grèce.

Puis, en 6ᵉ année, je suis allée à l’école Taché à Saint-Boniface parce que mes parents croyaient que ce serait bon pour moi de connaître les différents accents français du Canada.

Vous parliez déjà français?

Oui, le Congo a été colonisé par les Belges, donc, mes parents parlaient aussi français à la maison. En fait, le français était la langue principale parlée à la maison avec, bien sûr, le swahili, une des langues officielles de la République démocratique du Congo. 

 

À l’école Taché, le français était différent du français que vous connaissiez, n’est-ce pas?

Oui, c’est d’ailleurs pour ça que mes parents m’avaient inscrite à l’école française, pour écouter l’accent, me familiariser avec le français au Manitoba. Ce fut une bonne expérience d’aller à l’école Taché. Je me suis fait de bons amis, j’avais de bons professeurs et c’était une bonne expérience d’écouter les différents accents français. Mais ensuite, lorsqu’ils m’ont demandé si je préférais faire mon secondaire en anglais ou en français, j’ai préféré aller à l’école anglaise. Donc, je suis restée à l’école Taché seulement une année.

 

Ensuite, j’ai commencé mon secondaire au Mennonite Brethren Collegiate Institute (MBCI) à East Kildonan. Et j’y suis demeurée pour l’ensemble de mes études secondaires, soit de la 7ᵉ à la 12ᵉ année. 

Mais… parliez-vous encore le roumain à la maison?

Bien que j’ai quitté la Roumanie lorsque j’étais jeune et que je ne me souvienne pas vraiment du pays, ma famille y a vécu environ sept à huit ans et ils connaissent la culture et la langue mieux que moi. Mon frère, ma sœur et mes parents parlent bien le roumain. Je peux dire que leur roumain est meilleur que le mien parce que mes parents ont pu travailler directement avec les Roumains et ils ont appris la langue. De plus, ils ont suivi des cours de langue lorsqu’ils étaient en Roumanie. Mon frère et ma sœur aussi sont allés à l’école primaire en Roumanie. Par contre, pour moi qui ai fait l’école primaire en Grèce, ma langue d’enfance, c’est plus le grec que le roumain. 

Je parle roumain comme toutes les autres langues que je connais, parce que ce sont les langues parlées par ma famille. Nous avons maintenu toutes les langues de tous les pays où nous avons vécu. 

Y avait-il des plages de temps déterminées pour chaque langue?

Pas vraiment. Parfois, à table, on échangeait dans plusieurs langues. Par exemple : ma mère pouvait demander : « Peux-tu me donner le kimito? (cellulaire en grec) ». 

Si je tente d’organiser mes langues en ordre de « plus fréquemment parlées » :
- La langue principale à la maison, c’est le français.
- Ma deuxième langue, c’est le grec. 
- Et puis c’est l’anglais, le swahili et le roumain. 

Quand je suis fatiguée, je compte en grec, je n’arrive pas à compter en français ou en anglais, c’est toujours en grec. 

Mais maintenant, l’anglais est devenu ma deuxième langue, parce que c’est la langue que j’utilise le plus. Quand je suis venue au Canada, l’anglais que j’avais appris en Grèce avec mon frère et ma sœur, c’était l’anglais britannique. Donc, c’était un anglais totalement différent. Par exemple, des « cookies », c’était « biskets »; « students », « pupils », etc. Et quand je suis venue au Canada, c’est l’anglais que j’utilisais. Alors j’ai suivi des cours d’ESL (English Second Language), après l’école. ESL est devenu ASL (Additional Second Language). C’est comme si j’apprenais l’anglais à nouveau. Ce sont mes parents qui m’avaient inscrit à des cours d’anglais, car, comme ils disaient, l’anglais c’est une bonne langue à connaître puisque c’est une langue parlée dans plusieurs pays. Mon frère et ma sœur l’ont aussi appris. 

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Patricia avec Stephen Lewis. Il fut l’un des commentateurs canadiens les plus influents en ce qui a trait aux affaires sociales, au développement international et aux droits de la personne. Il a fait partie de la liste des cent personnes les plus influentes dans le monde par le magazine TIME dans une catégorie qui comprenait le Dalaï-Lama, Bill Gates, Oprah Winfrey et Nelson Mandela. Novembre 2010.

Quelles activités aviez-vous le temps de faire en plus des cours de langue?

Quand j’étais toute petite, j’ai fait plusieurs petites activités dans lesquelles mes parents m’ont inscrite : de la natation, du ballet, de la gymnastique, quelques danses aérobiques… J’ai aussi fait des activités avec mes amies par exemple, nous sommes allées ensemble à des camps d’été (en grec : kataskínosi – camps d’été pour les jeunes).

 

J’ai toujours été très occupée, mais avec des choses que j’aime faire. Tout le monde me demande souvent comment j’arrive à faire tout ce que je fais, et franchement, ma réponse est que je ne suis pas obligée de faire tout ça, mais ce sont des choses que je veux faire parce que ce sont des choses que j’aime. Ça veut dire que je peux toujours trouver du temps pour faire les choses que j’aime.

Le mois prochain : L’attrait de la diplomatie

 

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