Patricia Kumbakisaka va représenter le Canada à l’Assemblée des jeunes au mois d’août 2022, à New York. Elle fera ainsi partie d’une délégation de jeunes Canadiens qui s’unira aux représentants de plus de 100 pays pour former un réseau international de jeunes leaders et d'acteurs du changement. En attendant la venue de cet événement, Patricia a gracieusement répondu à nos questions sur le parcours qui l’y a menée.
L’attrait de la diplomatie
Au-delà du métier de vos parents, qu’est-ce qui vous a incité à devenir diplomate?
Je crois que ce qui m’a vraiment attiré vers la diplomatie, c’est que j'ai pu me faire des amis dans différents pays. Par exemple, j’ai vécu en Grèce où la culture n’a aucune similarité avec ma culture d’origine, laquelle est africaine. Et, bien que je ne sois pas grecque ni dans mon sang ni de par mon origine, j’ai appris la langue grecque, j’ai vécu dans la culture grecque et je me suis fait de nombreux amis dans ce pays. De plus, ma famille a toujours évolué dans un monde multiculturel.
Je suis une personne très sociable et j’ai toujours eu la passion d’aider les gens. J’ai su très tôt que je voulais consacrer ma vie à faire quelque chose qui aurait un impact global. Plus jeune, lorsque j’imaginais une carrière en médecine, c’était en pensant à la santé mondiale, donc avec l’intention de travailler pour l’Organisation mondiale de la santé. Par la suite, j’ai abandonné mon idée de devenir médecin, mais j’ai continué à vouloir collaborer avec différents pays. C’est ce qui m’a menée à la diplomatie.
Et vos parents, dans quel environnement ont-ils grandi?
Les parents de mes parents étaient des commerçants et ils ont eu beaucoup de contact avec les Belges. Comme vous savez, dans le temps du Congo belge, il y avait beaucoup d’échanges avec la Belgique. Un fait étonnant, mon grand-père paternel et mon grand-père maternel se connaissaient même avant que mes parents se rencontrent. Ils ont même travaillé ensemble en faisant du commerce avec les Belges.
Mes grands-mères étaient des intellectuelles et les membres des deux côtés de la famille avaient beaucoup de contacts avec des gens de différents pays qui venaient au pays.
Avez-vous pensé à œuvrer dans le domaine de l’aide humanitaire et de la coopération internationale?
L’idée m’est venue, en effet, surtout lorsque j’ai eu l’occasion de participer à une mission de bénévolat au Mexique, à Tijuana, en 2004. C’était une activité parascolaire en lien avec le Mennonite Brethren Collegiate Institute. J’étais très jeune, c’était mon premier voyage sans mes parents et avec un groupe que je ne connaissais pas bien, mais ce fut une belle expérience. Mais finalement, ce n’est pas l’aspect caritatif qui m’attirait le plus. Je crois pouvoir aider davantage le monde par le biais de la diplomatie.
J’ai commencé à être curieuse au sujet de la collaboration entre les différents pays. Par exemple, comment le Canada collabore avec d'autres pays et comment on peut interagir dans un cadre diplomatique.
Au secondaire, vous a-t-on conseillé sur les programmes universitaires existants?
Il y a bien eu une journée carrière à laquelle j’ai participé lorsque j’étais en 10e année, mais il n’y avait personne du domaine de la diplomatie. La personne dont l’emploi s’y rapprochait le plus était une avocate en droit international. Elle a parlé un peu de son expérience, puis elle a expliqué les cours à prendre à l’université pour arriver à exercer ce métier. J’étais très intéressée par ce qu’elle disait, car il y avait un temps où je pensais faire des études en droit, soit en droit international, ou mon deuxième choix, en droit de l’immigration. Mais après avoir rencontré la conseillère pédagogique de l’école, j’ai décidé d’entreprendre mes études en relations internationales.
Déjeuner universitaire de l'Université du Manitoba – J'ai été choisie pour faire partie d’un groupe d’étudiants qui allait rencontrer le président, David Barnard. Septembre 2010.