Patricia Kumbakisaka va représenter le Canada à l’Assemblée des jeunes au mois d’août 2022, à New York. Elle fera ainsi partie d’une délégation de jeunes Canadiens qui s’unira aux représentants de plus de 100 pays pour former un réseau international de jeunes leaders et d'acteurs du changement. En attendant la venue de cet événement, Patricia a gracieusement répondu à nos questions sur le parcours qui l’y a menée.
Formation universitaire
Quels furent vos choix de cours lors de votre entrée à l’université?
L’Université du Manitoba offre un programme d’entrée appelé « université 1 » qui permet d’explorer différents champs d’études, tout en ne perdant ni temps ni argent puisque les cours qu’on y suit vont compter pour n’importe quel programme d’études que l’on choisira par la suite. C’est un peu comme un prolongement du secondaire, on peut appeler ça une 13ᵉ année en quelque sorte. Cela permet donc aux étudiants de choisir plusieurs cours différents afin de mieux connaître leurs options, surtout s’ils n’ont pas encore déclaré une majeure. Pour ma part, je savais déjà ce que je voulais faire, j’ai donc choisi plusieurs cours d’introduction dans le domaine des sciences politiques : introduction aux relations internationales, introduction aux sciences politiques, introduction au gouvernement canadien, etc.
Je devais aussi suivre un cours obligatoire en sciences sociales comme la sociologie ou la psychologie, et j’ai choisi la sociologie qui m’intéressait davantage. Dans la liste des cours obligatoires, il y avait des cours de mathématiques, mais comme je n’aime pas beaucoup les chiffres, j’ai choisi ce qui me semblait assez facile, ça s’appelait « Mathematics in Art ». Ça ressemble à des mathématiques visuelles et je ne suis pas très bonne en dessin, mais on devait créer des formes en trois dimensions et c’était intéressant.
À titre d'ambassadrice de World Wise, j'ai dirigé des projets dans le cadre de la Semaine mondiale du développement international à l'Université du Manitoba, de 2011 à 2013.
Vos études en relations internationales vous ont-elles donné une meilleure compréhension de la situation politique actuelle?
Ah oui, certainement! Je suis beaucoup les actualités pour connaître les actions du Canada. Par exemple, notre premier ministre et la ministre Madame Joly sont récemment allés en Ukraine pour rencontrer Zelensky et ce que je comprends de mes lectures est que le Canada veut appuyer l'Ukraine, mais sans que cela ne paraisse trop pour ne pas se mettre la Russie à dos. On envoie donc des armes militaires afin d’aider l’armée ukrainienne, mais pas de soldats pour se battre aux côtés des soldats ukrainiens.
Mais je préfère grandement l’aspect collaboration entre les pays plutôt que la guerre, et j’ai d’ailleurs suivi le cours « Résolution de conflits » à l’Université d’Ottawa après mon déménagement dans cette ville. Mais pour revenir à mes études à l’Université du Manitoba, il y avait un cours « Politique comparée » qui portait essentiellement sur les comportements politiques et la façon dont les divers pays s’engagent dans des processus de transformations. En fait, tous ces cours m’ont beaucoup aidé à comprendre comment deux nations peuvent travailler ensemble et collaborer, même si elles sont géographiquement éloignées. Par exemple, la Hollande et le Canada sont situés sur deux continents différents, avec une culture différente, mais tous deux très riches en diversité. J’y suis d’ailleurs allée en visite et je m’y suis retrouvée aussi à l’aise qu’au Canada, car je n’étais pas la seule noire, il y avait des gens de toutes les races : des Asiatiques, des Latinos, des Noirs…
Activité de bénévolat avec des étudiants internationaux, nov. 2011
Quand vous parlez de diversité, cela touche à votre mission à titre de diplomate, n’est-ce pas?
Tout à fait, j’aimerais voir davantage de jeunes et de femmes de diverses cultures s’impliquer dans le changement global. En ce moment, quand on pense à un diplomate, on imagine quelqu’un d’un certain âge et plus souvent masculin que féminin. En arrivant sur la scène, moi, Patricia Kumbakisaka, jeune femme noire, c’est certain que je porte ma cause sur mes épaules et que j’espère inspirer les jeunes des futures générations à suivre mon chemin. Le milieu de la diplomatie a déjà commencé à changer et n’est plus uniquement dominé par des hommes depuis que les femmes ont commencé à y pénétrer.
Le rendez-vous de l’Assemblée des jeunes à New York aura lieu très bientôt, que comptez-vous y faire?
À titre d’ambassadrice pour le Canada, je vais rencontrer les ambassadeurs qui représentent chacun leur pays, les écouter présenter leurs projets et échanger avec eux sur les façons dont nous pouvons collaborer sur ces différents projets. Cette conférence est pour moi l’occasion de travailler à la mise en place des outils de collaboration internationaux. Quand je vais rencontrer la jeune ambassadrice de la Finlande, de l’Italie ou de la Colombie, les échanges que nous aurons seront tous dans le même esprit, car ce sont toutes des personnes qui ont la passion de travailler afin de créer un monde meilleur. Certaines s’activent dans le domaine de l’environnement, d’autres travaillent à obtenir l’égalité des sexes, l’abolition du travail forcé, etc., mais tous œuvrent pour un changement positif global et ce sera vraiment une belle occasion de se rencontrer. Pour ma part, je parlerai des avantages de la diversité canadienne afin de démontrer la force que représente cette diversité.
J’espère qu’à la fin de cette conférence j'aurai beaucoup plus de nouveaux amis avec lesquels travailler virtuellement et que je pourrai les rencontrer à nouveau lors de leur visite au Canada, ou lorsque nous nous rencontrerons aux Nations Unies. Nous nous souviendrons alors de cette conférence qui a servi de point de départ à cette synergie et qui nous a permis de devenir encore plus forts.
Obtention de mon diplôme universitaire, mai 2013