D'architecte à la réorientation
Étant moi-même une immigrée, je connais les difficultés et les obstacles à surmonter lorsque l’on s’établit ailleurs. Dans cette chronique, vous aurez la chance de connaître une partie de l’histoire de quelques immigrants en lien avec leur transition de carrière.
Aujourd’hui, nous nous entretenons avec Imane Kaouche, architecte et enseignante en architecture dans son pays d'origine et maintenant à la recherche d'emploi.
– Clarissa
Nom
Pays d’origine
Langue maternelle
Autres langues
Profession de départ
Résidence actuelle
Date d’arrivée
Emploi actuel
Imane Kaouche
Algérie
arabe
français, anglais
architecte
Winnipeg, Manitoba, Canada
août 2019
aucun après près d'un an comme agente bilingue au service à la clientèle d'un service de livraison de repas
Quel est le niveau de scolarité le plus élevé que vous ayez atteint?
Doctorat en architecture
Pourquoi avez-vous décidé de quitter votre pays?
Ce fut un choix familial pour nous procurer une meilleure vie et surtout une meilleure éducation à nos enfants, car le système éducatif en Algérie se dégradait à vue d’œil.
Pourquoi avez-vous choisi le Manitoba?
J’ai toujours voulu venir en Amérique du Nord, mais je n’aime pas les grandes villes et la vie stressée qu’on y trouve. Winnipeg, c’est une petite ville… plutôt une ville moyenne, car il y a toutes les choses positives qu’on trouve dans une grande ville : les activités pour la famille, pour les sports et la facilité de se déplacer, sans le stress.
Qu’est-ce que vous aimez le plus ici?
J’aime l’accessibilité culturelle pour tous les membres de la famille; la diversité culturelle et les restaurants ethniques; un bon niveau d’éducation à un coût abordable; le côté paisible et sécuritaire de Winnipeg.
Parlez-nous de l’emploi que vous aviez décroché au Manitoba.
C’était un emploi permanent à temps plein que j’ai occupé pendant près d'un an, au service à la clientèle de Skip the Dishes, un service en ligne de livraison de repas de restaurants. C’est par une amie qui y travaillait que j’ai su qu’on engageait et j’ai envoyé mon CV. Sauf que c’était un travail de huit heures par jour à l’ordinateur et ça ne me laissait aucunement la chance de veiller à mes enfants et aux responsabilités de la maisonnée. J’ai dû l’abandonner.
Quel est le lien entre votre emploi dans votre pays et celui que vous avez occupé au Manitoba?
Aucun. D’ailleurs, en Algérie, j’étais passée d’architecte à enseignante en architecture. Ce travail me convenait davantage parce qu’il offrait plus de liberté à l’accomplissement de mes tâches de maman.
Êtes-vous au courant des ressources offertes par la province du Manitoba et la ville de Winnipeg aux nouveaux arrivants?
Oui, je connais Manitoba Start, l’Accueil francophone, Pluri-elles pour les personnes qui cherchent du travail et veulent suivre des formations en langues, Immigrant Centre, et ce qui est très important pour les familles avec de jeunes enfants qui ne vont pas encore à l’école, ce sont les Family Centre. Pour moi qui ai quatre enfants, dont trois de moins de cinq ans, c’est bien utile pour créer des liens.
Mot de la fin d'Imane
J’ai essayé de travailler sans diplôme, mais je constate que travailler sans diplôme au Canada, ce n’est pas évident. Je vais devoir changer mon orientation et faire une formation-carrière qui me permettra d’accéder à un emploi plus attrayant et confortable.
Quand on est un nouvel arrivant et qu’on n’est plus entouré de sa famille, on n’a plus ce système d’appui pour aider à s’occuper des enfants. Avant, il y avait ma mère, ma belle-mère, etc. pour prendre la relève et ça me permettait de m’absenter quelques jours par semaine pour suivre des séminaires, pour me déplacer… Ici, pour démarrer une formation de six mois, il faut faire beaucoup de calculs, c’est très compliqué. Par exemple, c’est quasi impossible de trouver trois places dans une garderie.